De l’eau dans les paumes

Galerie de la SCEP, Marseille

Auteur : Geoffrey Chautard

 

Le temps est semblable à un filet d’eau. Il demeure insaisissable et ce quoi que l’on fasse pour tenter de le retenir. Il poursuit inexorablement sa course sans jamais en dévier, il coule et s’écoule sans interruption.

Il est cependant possible de lui opposer quelques résistances aussi futiles soient-elles.

Ces « résistances » peuvent prendre diverses formes, et celles que j’ai pu observer se regroupent sous la terminologie de « sculptures ».

En effet, s’il est vain de vouloir retenir le cours du temps, il est en revanche tout à fait possible de créer les conditions nécessaires à son observation.

En rejouant ou en détournant les lois naturelles qui régissent la structure de notre monde, nous pouvons davantage comprendre l’environnement que nous habitons.

L’espace d’exposition opère comme un catalyseur, une brèche temporelle dans laquelle mon corps tout entier s'engouffre pour mieux appréhender les strates qui composent notre réalité complexe et matérielle.

Le réel se fictionne pour mieux se révéler.

— Le temps s’écoule et se suspend en même temps —

Cette formulation est rendue possible grâce à l’attention toute particulière que les artistes portent à la matière en y déposant leurs gestes ; ils fabriquent des phénomènes naturels à mon échelle de sorte à me les rendre intelligibles, ils fabriquent du sensible tangible — ils fabriquent des sculptures.

Crédits photographiques : ©Nassimo Berthomme

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