Mind the gap

Vidéochroniques, Marseille

Autrice : Fanny Hugot-Conte

 

Entre la trame d’un récit, celle d’un quadrillage ou d’une sérigraphie, l’écart est mince et requiert de l’attention – ou de la tension ?

Suspendus au fléchissement d’une planche, au tintement d’une breloque, au frémissement d’une feuille, nous redoutons tout autant que nous languissons le choc, la fracture, la chute.

Condition sine qua non de l’apparition, la trame engage notre vision. C’est ainsi que, de la concentration d’encre et de lignes, surgissent les tâches informes colorées et fleurissent les bouquets.

Fantasmes du confort moderne – AMERICANA LE SANS SOUCIS – deux hôtels de luxe diaphanes ironiquement révélés par économie.

Love Story.

La protagoniste, Mercure, éclaire de ses phares les berges du lac. Rejouant la scène, elle fixe le souvenir, l’image rémanente, de ce soir d’hiver. Brûler de passion pour Eleanor. Derrière la trame du tartan, le dénouement de cette auto-fiction se dérobe à nos regards.

Soudain la réalité. La violence du choc nous ramène en ce moment précis, dans l’intervalle.

En sursis.

Soumis à la menace du balancier, saisir un instant de répit car le contrecoup est annoncé.

Crédits photographiques : ©Nassimo Berthomme

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